vendredi 20 novembre 2015

Vendredi 13

Une semaine de silence. Parce que je ne me sentais pas légitime d'écrire sur les attentats de Paris et que je ne voulais pas être maladroite. Finalement, j'en ressens le besoin.

Lorsqu'ils s'en sont pris à Charlie, j'ai été révoltée, écœurée et peinée. Et j'ai eu peur pour la liberté. Liberté de s'exprimer, liberté de dénoncer, liberté de rire, liberté d'être ce que nous sommes. Ils ont massacré des innocents qui défendaient cette liberté.

Vendredi dernier, quand l'attaque terroriste a eu lieu, j'étais sortie moi aussi. Au resto avec mes copines. A profiter du moment présent. Et puis, on a vu ce qui se passait sur la télé du resto.

Cette fois, ils s'en sont pris à des gens. A Paris, juste parce qu'ils étaient là. Parce qu'ils écoutaient du rock, parce qu'ils profitaient, comme nous. Pas pour des idées ou des dessins. Simplement pour faire le maximum de victimes innocentes. Pour tuer des parisiens, bouleverser et blesser la France.

Juste avant que tout ça se produise, on parlait du Liban et des attaques terroristes justement. Et puis de la probabilité que ça arrive ici, en France. Et je venais de dire à mes copines qu'un jour ou l'autre, ils nous attaqueraient dans un centre commercial, là où il y a des familles, quand ils en seraient rendus à s'en prendre aux gens au hasard. Parce que ça représente tout ce qu'ils haïssent et que c'est une cible facile, sans contrôle à l'entrée. Je me disais qu'on n'y était pas encore. Mais ça y est, depuis vendredi dernier, on y est.

J'ai eu froid dans le dos, samedi matin en regardant France 2, quand un ancien négociateur du Raid (qui ne sera sûrement plus invité sur les plateaux télé à cause de son franc parlé) a dit qu'il fallait que les français se réveillent, qu'on savait que des attentats allaient se produire, et il a confirmé ce que je pensais. A savoir, qu'ils s'attendent à ce que ça arrive dans des centres commerciaux, aussi.

Ça tourne en boucle dans ma tête et je n'arrive pas à comprendre comment le cerveau peut vriller comme ça au point de se déshumaniser et de commettre de telles horreurs. Que ce soit en France ou ailleurs. Personne ne devrait vivre ça. Et personne ne devrait subir la guerre.

Je fuis FB où les messages moralisateurs, culpabilisants et accusateurs se succèdent.

Chasser la peur et la haine malgré les vies volées et célébrer la vie, l'amour et la paix.
Continuer à croire profondément en nos valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité.

J'ai l'impression de rester sonnée depuis une semaine. Triste.
Je regarde mes Poussins et je me dis que j'aimerais que notre monde soit plus doux.

2 commentaires:

  1. Je pense que notre monde est cruel depuis bien longtemps. Quand j'ai eu mon premier enfant je me suis dit que j'étais drôlement égoïste car je n'avais pensé qu'à mon bonheur familial sans trop m'étendre sur sa vie future.
    Bizarrement les attentats m'ont donné envie de profiter de la vie et de j'ai envie de faire des choses que je n'aurais pas osé faire avant, j'ai vraiment pris conscience que tout peut s'arrêter dans la minute qui vient.
    Profite de tes bébés ! Bisous

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  2. Oui, profiter des moments avec ceux que l'on aime ^^ Bisous

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